NO MEMORANDUM // NO BORDERS
15 OCTOBRE 2022
Barcelone, Berlin, Berne, Bruxelles, Londres, Madrid, Milan, Naples, Rome, Turin, Zurich et de nombreuses autres villes descendront dans la rue pour demander au gouvernement italien de mettre fin à ce mémorandum illégal et honteux. En dehors de l’Italie, les manifestations se tiendront devant les ambassades et consulats italiens. Vous trouverez une liste de toutes les actions, ici : https://fb.me/e/4MZ4Vkg9u
Le mémorandum viole les lois internationales et les Droits de l’Homme. En 2012, l’Italie a été condamnée par la Cour européenne des Droits de l’Homme pour avoir pratiqué des refoulements de personnes en déplacement vers la Libye. Pour contourner cette condamnation, le protocole d’accord a été signé en 2017. Il a depuis été largement contesté et dénoncé par Amnesty International, d’autres ONG de défense des droits de l’homme, le HCR, l’Organisation des Nations unies (ONU) et l’Union européenne elle-même. RefugeesinLibya, un groupe auto-organisé de personnes en mouvement bloquées en Libye, protestent depuis octobre 2021 contre les conditions inhumaines établies par le protocole d’accord devant le bureau du HCR à Tripoli, en Libye, malgré la répression brutale à laquelle ils sont confrontés. À ce jour, plus de 300 des camarades arrêtés lors de l’expulsion violente du camp de protestation en janvier 2022 sont toujours détenus.
Le protocole d’accord réglemente la coopération entre l’Italie et la Libye en matière de sécurité et de migration irrégulière, qui comprend : un soutien technique et technologique aux soi-disant garde-côtes libyens, l’achèvement du système de contrôle de la frontière terrestre sud de la Libye et le financement des centres de détention locaux. Il est principalement financé par l’UE et mis en œuvre par l’agence européenne des frontières Frontex. Une partie du financement va à l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et à l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), qui fournissent au Mémorandum une façade humanitaire, à défaut de remplir leur devoir de protection des réfugiés en Libye.
Mais quelle est la réalité ?
– Le Mémorandum établit un système d’externalisation radicale, installant un régime de mort aux frontières et dans les camps de concentration libyens. Les nombreux rapports mettant en lumière les atrocités commises en Libye, financées par ces accords italiens, sont largement connus. Depuis 2017, 50.000 personnes en déplacement ont été renvoyées dans ces camps, après avoir été interceptées et capturées par les soi-disant garde-côtes libyens. La Libye n’est pas un ” lieu sûr ” pour le débarquement, pourtant des milliers de personnes y sont ramenées à terre, pour ensuite subir le cycle infernal de la détention arbitraire, du passage clandestin, de la tentative de fuite vers un lieu sûr, de l’interception par les soi-disant garde-côtes libyens et de la ré-arrestation. Ce cycle inclut la torture, le viol, l’esclavage, la faim et la mort.
– Le gouvernement italien forme les forces de sécurité libyennes, en collusion directe avec les milices et les trafiquants d’êtres humains, avec lesquels ils font des affaires plus lucratives que le trafic de drogue. Cette collusion a été dénoncée à plusieurs reprises par le Groupe de travail des Nations unies sur les disparitions forcées ou involontaires, entre autres.
– La Libye n’a jamais ratifié les Conventions de Genève de 1951 sur le statut des réfugiés et ne reconnaît même pas pleinement le HCR. Même les personnes enregistrées par le HCR comme demandeurs de protection sont arrêtées arbitrairement et maintenues dans des camps de concentration. L’ONU et la Cour pénale internationale (CPI) ont condamné à plusieurs reprises les crimes contre l’humanité commis dans ces camps.
Le 2 novembre 2022, le protocole d’accord sera automatiquement renouvelé pour trois années supplémentaires, à moins que le gouvernement italien ou libyen ne l’annule. La poursuite de ce mémorandum consolidera les conditions inhumaines en Libye pour les personnes en déplacement.
Les citoyens d’Italie, d’Europe et d’ailleurs doivent être solidaires des réfugiés en Libye et utiliser leur pouvoir pour forcer l’Italie et l’UE à annuler cet accord inhumain. Les membres du Parlement italien doivent défendre les droits fondamentaux garantis par la Constitution et contester le protocole d’accord.
L’ITALIE DOIT IMMÉDIATEMENT ARRÊTER LE MÉMORANDUM !
LA LIBERTÉ DE MOUVEMENT ET LE DROIT DE RESTER DOIVENT ÊTRE UN DROIT UNIVERSEL.
Le Seebrücke Suisse a cosigné une déclaration commune de la Refugees Platform en Egypte (en anglais et en arabe) concernant le renvoi forcé de plus de 70 demandeurs d’asile vers la capitale érythréenne Asmara.
Nous demandons la fin immédiate des expulsions de toutes sortes et la liberté de mouvement pour touxtes !
Signatory organization’s names and the Arabic version below – أسماء المنظمات الموقعة والنسخة العربية أدناه
7 October 2022
Joint statement: End arbitrary detention and forcible deportation of Eritrean asylum seekers
The undersigned organizations condemn the arbitrary detention of Eritrean asylum-seekers in Egypt and call upon the Egyptian government to abide by international and regional treaties and conventions on refugee rights. Arrests and subsequent violations against Eritrean asylum-seekers should immediately stop together with an immediate halt to all plans for forced deportations to Eritrea. All refugees in Egypt should be allowed to access asylum procedures.
The Refugee Platform in Egypt (RPE), an organization focused on supporting refugees, has documented the forcible return of at least 70 Eritrean asylum seekers, including women and children, from Egypt to the Eritrean capital, Asmara since October 2021. Many of those deported include refugees who suffer from critical illnesses. These deportations happened on at least five separate flights between October 31, 2021, and June 30, 2022.
The Egyptian authorities routinely ill-treat and commit violations against detained asylum-seekers and violate the principle of non-refoulement. According to families’ testimonies, some of the asylum-seekers were sent to compulsory military service after their forcible return to Eritrea – a fate they had told Egyptian authorities they would meet when appealing their cases. The deported Eritreans had been denied a legal defense and given no access to United Nations High Commissioner for Refugees (UNHCR) asylum procedures in Egypt.
Prior to their deportation, they had endured detention conditions described by detainees as unacceptable and inhumane. Medical care is woefully inadequate in detention facilities, and children and pregnant women especially suffer from poor nutrition as they languish in detention for periods that can extend up to two years. In Egypt, at least 200 asylum seekers are suffering under the same illegal and inhumane detention conditions in addition to the risk of forced deportation at any time.
Eritrean embassy representatives in Cairo are also complicit in the abuse, intimidation, and maltreatment of refugees. In several cases documented by RPE, they warned community leaders and activists to not communicate with human rights organizations or to publish information regarding the situation of Eritrean refugees and the rights violations they face at the hands of Egyptian authorities.
These practices constitute violations of Egypt’s national and international legal commitments. To that end, the undersigned organizations call on Egyptian authorities to immediately refrain from deporting asylum seekers for reasons related to their irregular entry into or exit from Egypt. Additionally, we call on the authorities to grant bodies such as the UNHCR access to all detainees who request to register protection applications. Finally, we call upon the Public Prosecutor’s Office to investigate previous forced returns and hold those responsible for human rights abuses accountable.
Signatories:
ينبغي على السلطات المصرية التوقف الفوري عن الاحتجاز التعسفي والترحيل القسري لطالبي اللجوء الإريتريين
تدين المنظمات الحقوقية الموقعة أدناه احتجاز السلطات المصرية لطالبي وطالبات اللجوء الإريتريين بشكل تعسفي، وتدعو الحكومة المصرية للالتزام بالمعاهدات والاتفاقيات الدولية والإقليمية المتعلقة بحقوق اللاجئين. وتؤكد المنظمات أنه ينبغي وقف هذه الاعتقالات والانتهاكات اللاحقة لها فورًا، كما ينبغي السماح لطالبي اللجوء الإريتريين بالوصول إلى إجراءات اللجوء الخاصة بمفوضية الأمم المتحدة لشئون اللاجئين، بالإضافة إلى وقف جميع خطط الترحيل القسري إلى إريتريا.
كانت منصة اللاجئين في مصر، وهي منظمة تركز على دعم اللاجئين، قد وثقت الإعادة القسرية لما لا يقل عن (70) طالب/ة لجوء إريتري بينهم نساء وأطفال إلى العاصمة الإريترية أسمرة. وكان من بين المرحلين لاجئون يعانون من أمراض مزمنة خطيرة. وعلى مدار الفترة بين 31 أكتوبر 2021 و30 يونيو 2022، تمت عمليات الترحيل هذه على متن خمس رحلات منفصلة على الأقل. ووفقًا لشهادات عائلات المحتجزين المرحلين؛ فإن بعض المرحلين تم إرسالهم إلى الخدمة العسكرية الإلزامية في أعقاب عودتهم – وهو مصير تقاسموه مع السلطات المصرية في مناشدات لوقف عمليات الترحيل القسري.
وبشكل روتيني، تسيء السلطات المصرية معاملة طالبي اللجوء المحتجزين، واحتجزتهم لفترات امتدت لسنتين، في «ظروف غير مناسبة وغير إنسانية»، خاصةً بحق النساء الحوامل والأطفال. وفي الوقت نفسه، فإن السلطات المصرية تنتهك التزاماتها الخاصة بعدم الإعادة القسرية، وتسئ معاملة طالبي اللجوء. وأثناء احتجازهم، واجه طالبوا اللجوء نقصًا في الرعاية الطبية، وعدم كفاية وسوء نوعية الطعام المخصص للأطفال والنساء الحوامل. إلى جانب الحرمان من الدفاع القانوني، ومنعهم من التواصل مع مفوضية الأمم المتحدة السامية لشؤون اللاجئين في البلاد. وفي الوقت الحالي، يواجه ما لا يقل عن 200 شخص ظروف الاحتجاز غير القانونية وغير الإنسانية نفسها، بالإضافة إلى خطر الترحيل القسري في أي وقت.
وفي سياق متصل، يواجه طالبو اللجوء تهديدات من ممثلي السفارة الإريترية في القاهرة. كما وثقت منصة اللاجئين في مصر تعرض قادة مجتمعين ونشطاء لتهديدات بالترحيل حال تواصلهم مع منظمات حقوق الإنسان، أو نشرهم معلومات تتعلق بوضع اللاجئين الإريتريين والانتهاكات التي تمارس بحقهم على أيدي السلطات المصرية.
وتؤكد المنظمات الموقعة أن هذه الممارسات تشكل انتهاكًا لالتزامات مصر القانونية المحلية والدولية. وفي سبيل وقفها، فإن المنظمات تدعو السلطات المصرية للامتناع الفوري عن ترحيل طالبي اللجوء لأسباب تتعلق لأسباب تتعلق بدخولهم إلى مصر أو خروجهم منها بشكل غير نظامي. كما تدعو السلطات لمنح هيئات مثل المفوضية السامية للأمم المتحدة لشؤون اللاجئين حق الوصول إلى جميع المحتجزين الذين يطلبون تسجيل طلبات الحماية. وأخيرًا، تطالب المنظمات النيابة العامة لإجراء تحقيق في عمليات الإعادة القسرية السابقة ومحاسبة المسئولين عنها.
المنظمات الموقعة:
Lors d’un examen préliminaire le 16.06.2022, le Conseil national a rejeté l’initiative des Vert.e.s “Permettre l’instauration de villes de bienvenue et de communes solidaires” par 119 voix contre 70.
L’initiative demande que la Confédération crée dans la loi sur l’asile, en complément de l’article 56 LAsi, les conditions pour des possibilités supplémentaires d’accueil de personnes en quête de protection à la demande des communes et des cantons. En d’autres termes, les communes et les cantons doivent avoir la possibilité d’accueillir de manière autonome des personnes en fuite par groupes.
Bien qu’il s’agisse d’une bonne approche, les Vert.e.s posent dans leur initiative une série de conditions liées à un accueil supplémentaire :
Mais pour nous, il est clair qu’un accueil doit être accordé à toutes les personnes qui se voient contraintes de quitter un pays. Pour cela, un accueil local est essentiel. Les villes et les communes doivent avoir l’entière responsabilité de pouvoir décider elles-mêmes qui vit dans leur district.
La raison du refus de la Commission se lit comme suit :
“La commission a rejeté l’initiative parlementaire 21.519 du groupe des Verts en même temps que l’initiative de la ville de Bâle. l’initiative 21.310 du canton de Bâle-Ville. Toutes deux demandent qu’en cas de crise humanitaire que des réfugiés supplémentaires puissent être accueillis.
Selon la commission, la mise en œuvre d’un mécanisme impliquant les communes et les cantons disposés à accueillir des réfugiés supplémentaires à leurs frais serait en contradiction avec le système actuel. La CIP-N a donc décidé de ne pas donner suite à l’initiative parlementaire. Elle souligne en outre que la mise en place d’un tel système serait extrêmement complexe, notamment en ce qui concerne les compétences et le financement, et qu’à long terme, l’exécution serait plus difficile. De manière générale, elle estime que l l’aide humanitaire d’urgence sur place ainsi que la stratégie actuelle de réinstallation et de relocalisation sont à privilégier doivent être privilégiées”.
Rapport de la Commission des institutions politiques du 29 avril 2022
Plus d’informations :
Compte rendu du bref débat en ligne
Arguments de la majorité consignés par écrit dans le bref rapport de la commission.
Le 15 mai, la Suisse votera sur le référendum NoFrontex. Plus de 80 groupes de base ont réussi à faire en sorte que les médias et les partis se penchent avec plus d’insistance sur le thème des frontières extérieures de l’Europe au cours des prochains mois. Frontex, l’autorité européenne officielle pour la protection des frontières, est de plus en plus équipée depuis 2015. Le 15 mai, la Suisse votera sur le référendum NoFrontex. Plus de 80 groupes de base ont réussi à faire en sorte que les médias et les partis se penchent avec plus d’insistance sur le thème des frontières extérieures européennes au cours des prochains mois. Frontex, l’autorité européenne officielle pour la protection des frontières, est de plus en plus équipée depuis 2015. La décision du Conseil fédéral de l’automne 2021 accorde même à Frontex son propre personnel. Pourtant, on sait depuis longtemps que Frontex est impliquée dans des violations systématiques des droits de l’homme et du droit international.
Frontex est également active en Méditerranée, où la collaboration avec les soi-disant garde-côtes lybiens fait partie des tâches principales de l’agence. Nous avons résumé dans la position ci-dessous les raisons pour lesquelles le SEEBRÜCKE Suisse dit NON à Frontex le 15!
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Plus de 44.000 personnes ont déjà perdu la vie en tentant d’atteindre la forteresse Europe. Malgré cela, l’Europe continue de s’accrocher à une politique brutale de fermeture à tout prix. Au lieu de dépenser ne serait-ce qu’un franc pour sauver les personnes en détresse en mer, l’agence de protection des frontières Frontex est militarisée et augmentée en termes de financement et de personnel. En 2022, l’UE mettra à la disposition de Frontex environ un demi-milliard d’euros, dont un tiers ira à la surveillance aérienne. Celle-ci est destinée à observer les groupes de personnes sur les côtes, dans les cachettes, dans les bateaux et les camps et à les tenir éloignés le plus tôt possible des frontières de l’UE. Cette surveillance vise à empêcher les personnes en quête de protection de demander l’asile dans l’UE. Cela se fait souvent par le biais de poussées illégales et violentes ou d’autres formes de violence physique et psychologique. Bien qu’il existe de nombreuses preuves et rapports sur ces pratiques brutales, rien n’a encore été entrepris par l’UE. Frontex est devenue le symbole du régime migratoire externalisé de l’Europe, qui a pris la décision active de poursuivre jour après jour un cloisonnement brutal et inhumain par des moyens militaires, en ignorant les normes et les droits internationaux, sans avoir à en répondre. Un armement supplémentaire de Frontex n’est pas la solution dont nous avons besoin ! Le financement de structures impunies et inhumaines ne doit plus être soutenu par l’État !
En confiant la protection des frontières à des agences telles que Frontex, les Etats membres se déchargent sur des acteurs externes de la responsabilité des violences psychiques et physiques perpétuées à l’encontre des personnes en quête de protection. Sur la base d’une coopération européenne en matière de sécurité, tous les États membres de Schengen ont jusqu’à présent accepté et soutenu ce système sans hésitation – la Suisse en fait également partie. Ainsi, la Suisse participe à Frontex tant financièrement qu’en termes de personnel. Une contribution annuelle de 61 millions de francs a été accordée jusqu’en 2027, ce qui représente 5% du budget total de Frontex. En soutenant la politique de fermeture inhumaine de l’Europe, la Suisse est coresponsable des milliers de morts qui surviennent chaque année aux frontières extérieures de l’Europe. Le 15 mai 2022, nous aurons pour la première fois la possibilité d’exercer une influence par le bas sur le régime migratoire européen et de ne pas accepter de force les actes et décisions racistes.
En votant NON au financement de Frontex le 15 mai, les citoyens suisses peuvent donner un signal à l’échelle européenne contre Frontex et la politique européenne inhumaine de fermeture des frontières dont elle est devenue le symbole, pour montrer qu’une politique migratoire européenne plus humaine est possible et que le régime migratoire existant ne doit plus être accepté et ne le sera plus.
Un “non” met fin au récit selon lequel on ne peut rien faire en tant que pays isolé et constitue un point d’ancrage pour les personnes et les mouvements qui souhaitent changer fondamentalement le régime migratoire européen. La votation permet en outre une discussion publique critique, attendue depuis longtemps en Suisse, sur la politique européenne de fermeture raciste et sur le rôle que la Suisse y joue et qui est en grande partie ignoré par l’opinion publique. Il est toutefois essentiel que les personnes concernées par le régime migratoire, qui sont presque exclusivement exclues de la votation, obtiennent une plateforme adéquate dans le discours public.
La militarisation et l’armement de Frontex sont utilisés à dessein pour rendre l’Europe encore plus inaccessible aux personnes en fuite. En finançant Frontex, la Suisse ne soutient donc pas seulement la violation systématique des droits humains, mais aussi un système de structures de violence inhérentes, incarnées par Frontex.
La Seebrücke dit donc NON à Frontex le 15 mai, car il faut au contraire…
… la fin du soutien personnel, financier et technique de toutes les opérations de Frontex et aucune nouvelle augmentation du budget de Frontex ou de nouveaux pouvoirs de l’agence de protection des frontières !
… une protection et des voies de fuite sûres pour toutes les personnes en fuite !
… un programme de sauvetage public européen !
… FERRIES NOT FRONTEX !
Les députés européens de gauche ont écrit une lettre de solidarité à Mimmo Lucano, rejoints par les députés du Conseil national suisse, pour montrer qu’au-delà des frontières européennes, ce jugement contre l’humanité et les valeurs humanitaires ne doit pas être toléré.
La lettre originale peut être consultée ici.
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Cher Mimmo,
En tant que membres du Conseil national suisse, nous tenons à vous exprimer notre solidarité, ainsi que notre plein soutien humain et politique, à vous, à vos compagnons de campagne et à tous ceux qui ont contribué à faire de l’expérience de Riace, la ville de l’hospitalité, une réalité. Grâce à vous, cette petite ville de Calabre est devenue un exemple d’humanité et d’espoir contre la xénophobie, le racisme et la peur.
La condamnation en première instance est non seulement disproportionnée, mais aussi injuste et absurde. Il s’agit d’un exemple flagrant de ce à quoi ressemble la criminalisation de la solidarité. Nous devons élever nos voix contre cela dans toute l’Europe et vous envoyons donc notre entière solidarité.
La sentence prononcée est une attaque contre un exemple vivant qui a montré qu’il est possible d’ouvrir les portes pour accueillir les réfugiés et de construire des communautés au lieu de murs lorsque les gens fuient la guerre, la pauvreté et la misère. Riace était tout ça. C’est le contraire du discours de haine sur lequel la droite radicale en Europe construit ses récits racistes. C’était le contraire des politiques migratoires européennes inhumaines qui visent à étendre la forteresse Europe et à empêcher à tout prix les gens d’arriver ici. Riace était un exemple admiré dans toute l’Europe parce qu’il mettait en avant la dignité et les droits humains des personnes en fuite.
Vous devez savoir que vous n’êtes pas seul, ni à Riace ni en Italie. Dans toute l’Europe et ici en Suisse, nous admirons et soutenons ce que vous avez fait et nous continuerons à soutenir la lutte pour la justice et pour prouver votre innocence. Le seul intérêt que vous avez poursuivi est celui de la solidarité. C’est la cause commune pour laquelle nous continuons à nous battre, celle de l’humanité contre la barbarie.
Par solidarité,
Les membres du Conseil national suisse
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Caro Mimmo,
come deputati del Consiglio nazionale svizzero, vogliamo esprimere la nostra solidarietà, il nostro pieno sostegno umano e politico a te, ai tuoi compagni e a tutti coloro che sono stati protagonisti della costruzione dell’esperienza di Riace, città dell’accoglienza. Grazie a voi questo piccolo paese calabrese è diventato un esempio di umanità e di speranza contro la xenofobia, il razzismo e la paura.
La sentenza di primo grado non è semplicemente sproporzionata, ma ingiusta e assurda. Vediamo qui esattamente cosa significa la criminalizzazione della solidarietà. E dobbiamo parlare e opporci a questo in tutta l’Europa; per questo ti mandiamo tutta la nostra solidarietà.
Ciò che è stato colpito con questa sentenza è un esempio, che ha mostrato come sia possibile aprire porte e accogliere i profughi, costruendo comunità invece di muri quando le persone fuggono dalla guerra, dalla povertà e dalla miseria. Riace era tutto questo. Era l’esatto opposto dei discorsi di odio su cui l’estrema destra in tutta Europa costruisce le sue narrazioni razziste. Era l’opposto delle disumane politiche migratorie europee, che si concentrano sulla costruzione della Fortezza Europa e impediscono a tutti i costi di entrare nell’Europa. Riace ne è stato un esempio, ammirato in tutta Europa mettendo al primo posto la dignità ei diritti umani dei migranti.
Devi sapere che non sei solo, a Riace e in Italia. In tutta Europa e qui in svizzera ammiriamo e sosteniamo ciò che avete fatto e continueremo a sostenere la battaglia per la giustizia e per dimostrare la vostra innocenza. L’unico interesse che hai seguito è quello della solidarietà. Ed è la causa comune per la quale continuiamo a lottare, quella dell’umanità, contro la barbarie.
In solidarietà
I membri del Consiglio nazionale svizzero
Samira MARTI
Matthias AEBISCHER
Brigitte CROTTAZ
Claude FRIEDE
Balthasar GLÄTTLI
Michael TÖNGI
Florian IRMINGER
Delphine KLOPFENSTEIN BROGGINI
Isabelle PASQUIER-EICHENBERGER
Stefanie PREZIOSO
Christophe CLIVAZ
Nicolas WALDER
Lisa MAZZONE
Katharina PRELICZ-HUBER
Le verdict met encore plus en évidence l’isolement que l’Europe veut si désespérément faire progresser. La criminalisation croissante de la migration, un phénomène aussi vieux que l’homme lui-même, explose actuellement et fait subir à des innocents la répression la plus brutale.
Dans un discours prononcé à Rome le 07 octobre, Lucano a souligné :
Il y a les transcriptions du procès, à une question posée pas une seule fois : ” mais ce maire avait-il des intérêts économiques ? ” le colonel répond ” non, il n’a pas d’intérêts économiques “, question répétée… ” non il n’a pas d’intérêts économiques, il a des intérêts politiques “, comme si s’intéresser à la politique était un fait criminel.
Domenico ‘Mimmo’ Lucano
La défense a déposé un appel direct contre la sentence, tandis qu’une énorme vague de solidarité a gagné les rues d’Europe. Pas seulement en Italie, de nombreuses personnes sont descendues dans la rue pour montrer leur solidarité avec “Mimmo” Lucano et lutter pour son innocence.
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Voici une liste de toutes les manifestations passées et présentes en Italie. Nous t’invitons maintenant à organiser ta propre manifestation, protestation ou action de solidarité dans ta ville !
Les député.e.s européens de gauche ont également rédigé une lettre ouverte dans laquelle ils se solidarisent avec “Mimmo” Lucano et condamnent le verdict de culpabilité exagéré.
Les membres suisses du Conseil national ont co-signé cette lettre des député.e.s européens de gauche
Du côté de la société civile, Abolish Frontex a publié une lettre ouverte, que les groupes ou organisations sont invités à signer.
Si tu veux encore contribuer par ta voix, il y a cette pétition en ligne qui exprime sa solidarité avec Lucano et condamne le verdict.
Depuis de nombreuses années nous constatons que la politique d’asile de la Suisse viole les droits humains et porte quotidiennement atteinte à la dignité des personnes exilées.
Non à la violence physique, psychologique, sociale et économique envers les personnes exilées !
Nous exigeons le statut de réfugié·e pour tou·tes les Afghan·es présent·es sur le territoire. De plus, l’évacuation et le regroupement familial doit se faire de manière rapide et non bureaucratique.
Nous exigeons un arrêt général des expulsions, car elles ne respectent pas les besoins de sécurité matérielle et physique des personnes en fuite. Cela concerne particulièrement les expulsions particulièrement inquiétantes vers l’Ethiopie et l’Erythrée.
Nous exigeons pour les personnes nouvellement arrivées une prise en charge dans des appartements, une prise en charge sociale et psychologique professionnelle, ainsi qu’une défense juridique indépendante. Les centres fédéraux actuels, fermés et isolés de la société ne sont pas adaptés à la prise en charge des personnes exilées (particulièrement les enfants et les jeunes). Pire, ils favorisent la violence physique et psychologique à l’intérieur de leurs murs.
Nous exigeons l’arrêt immédiat du régime de l’aide d’urgence. Les requérant·es d’asile débouté·es doivent voir leur dossier réexaminé en vue d’une régularisation (cas de rigueur) et doivent pouvoir toucher l’aide sociale, de même qu’avoir droit à des logements dignes et une couverture médicale répondant à leurs besoins.
Nous exigeons l’arrêt des politiques de contrôle et d’exclusion. Les contrôles de police quotidiens et l’isolation sociale dans les camps rendent les personnes malades. Nous condamnons la criminalisation des personnes sans-papiers ainsi que les amendes et peines de prison pour séjour illégal. Personne n’est illégal !
Nous exigeons l’abolition de Frontex et plus urgemment l’arrêt de la collaboration entre la Suisse et l’agence européenne.
Nous exigeons l’évacuation immédiate de tous les camps insalubres au bord de la Méditerranée, en particulier celui de Moria. Le contingent ridicule que la Suisse a daigné accueillir nous fait honte. Plusieurs communes se sont annoncées prêtes à accueillir des personnes provenant de ces camps. Nous avons de la place!
Nous exigeons le retrait de la Suisse des Accords de Dublin et plus urgemment un usage plus humain de la clause de souveraineté.
Enfin, nous exigeons, et il nous semble même absurde de devoir le préciser, le droit à une vie digne et libre pour tou*tes.
La session d’automne se déroule à nouveau au Parlement fédéral depuis hier, 13 septembre. Aujourd’hui, il est très probable que la motion 19.4034 ” Urgence humanitaire en Méditerranée. Pour que la Suisse soit solidaire du mécanisme coordonné de répartition post-débarquements “, sera traitée sur le fond deux ans après sa présentation. Plusieurs députés l’ont mis à l’ordre du jour.
La motion demande au Conseil fédéral de faire preuve de solidarité avec les pays côtiers européens et les Etats de la “Coalition of the Willing” en faisant participer la Suisse au “Mécanisme de solidarité pour la répartition des personnes secourues en Méditerranée”1. Deux options sont proposées :
Même si l’accent a été mis ces dernières semaines sur une grande solidarité avec des personnes en Afghanistan, la Méditerranée reste un lieu central où la dissuasion européenne s’exerce sans retenue. Les navires de secours attendent toujours plusieurs jours avant de se voir attribuer un port sûr, tandis que les personnes à bord doivent descendre à terre et se mettre en sécurité le plus rapidement possible2. Le Conseil fédéral contribue également financièrement aux opérations de Frontex, qui soutient les garde-côtes libyens, qui renvoie les naufragés dans des camps de détention où les abus et autres violations des droits de l’homme sont monnaie courante3.
Le gouvernement fédéral, cependant, ne semble pas s’émouvoir de ces points. Il ne voit pas la nécessité d’agir dans sa propre politique et recommande de rejeter la motion. Seebrücke est d’avis qu’il ne suffit pas de soutenir financièrement les pays côtiers européens. La Suisse doit agir activement et faire preuve de solidarité avec les personnes qui, pour diverses raisons, ont besoin d’une protection internationale et y ont également droit.
Le Conseil fédéral ne peut plus continuer à mener une politique migratoire raciste en passant inaperçue, alors que les citoyens aspirent à une culture d’accueil ouverte.
Le Conseil National a rejeté la motion le 21 septembre 2021.
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1 https://www.parlament.ch/de/ratsbetrieb/suche-curia-vista/geschaeft?AffairId=20194037
2 https://twitter.com/MSF_Sea/status/1429550099655544834?s=19
3 https://www.parlament.ch/centers/eparl/sessions/2021%20III/Tagesordnung%20EJPD%20N%20D.pdf p.9
https://www.tagesschau.de/investigativ/monitor/fluechtlinge-libyen-lager-101.html
Les villes de Genève, Berne et Zurich ont accepté d’accueillir immédiatement les personnes vulnérables d’Afghanistan. Comme le gouvernement fédéral ne permet toujours pas aux villes de procéder seules, elles veulent maintenant faire pression sur le Conseil fédéral.
Avec la violente offensive des talibans, la situation sécuritaire des personnes vivant dans le pays s’est également considérablement détériorée. Non seulement le personnel local des différents projets européens en Afghanistan, mais surtout les femmes, les militants des droits des femmes, les membres de la communauté LGBTQIA+, les démocrates, les artistes et bien d’autres sont en grand danger de mort.
Déjà après l’incendie du camp de Moria il y a presque un an, le 09 septembre 2020, les trois villes ont accepté d’accueillir des personnes au-delà de la clé de répartition nationale. Aujourd’hui, Genève, Berne et Zurich réaffirment leur volonté et font pression sur le gouvernement fédéral. Les villes demandent à la Confédération suisse d’introduire immédiatement une procédure facilitée permettant la délivrance de visas humanitaires en priorité aux Afghans vulnérables.
“Je déplore que le conseil fédérale n’ait pas voulu entrer en matière c’est irresponsable de ne rien faire”, réagit Delphine Bachmann, par ailleurs présidente du PDC genevois.
Lors d’une récente conférence de presse, le Conseil fédéral a finalement annoncé qu’il accepterait pour l’instant 230 personnes en provenance d’Afghanistan. La ministre de la Justice, Karin Keller-Sutter, n’a pas réagi à la demande exprimée par différentes villes, ONG et société civile d’accueillir davantage de personnes en provenance de ce pays, aujourd’hui contrôlé par les talibans. Elle informe : “Ce n’est pas possible pour le moment”.
D’autres mots viennent de Zurich : “En 2015, la ville de Zurich a accueilli 800 réfugié.e.s sur son territoire en quelques semaines. Cela serait certainement possible aujourd’hui encore. Maintenant, c’est à la Confédération de décider du nombre de personnes qu’elle veut accueillir”, explique Heike Isselhorst, responsable de la communication du département social de la ville de Zurich.
Face à cette situation dramatique, le gouvernement fédéral ne doit plus empêcher l’admission de personnes ayant besoin de protection. La Suisse peut et doit ouvrir ses portes et se montrer solidaire des Afghans qui se sont battus ces dernières années pour les droits des femmes, la démocratie et une société libre.
Presse :
La Journée mondiale des réfugié.e.s a lieu le 20 juin au niveau international. A l’occasion de cette journée, diverses organisations d’Eglise et de la société civile ont lancé l’action Les nommer par leur nom. Accompagnés de nombreuses actions locales, les noms et les histoires de tous ceux qui ont perdu la vie en essayant de rejoindre l’Europe seront lus autour de cette journée.
Au cours de ces heures, plus de 44 000 personnes seront commémorées. 44 000 personnes qui ont été enregistrées depuis 1993. Cependant, la tragédie en Méditerranée continue et se répète chaque jour. D’autre part et au-delà de la Méditerranée, seul un nombre abstrait des disparu.e.s et des décédé.e.s parvient au public.
L’action de cette année vise à nous rappeler une fois de plus que même les nombres abstraits sont des individus qui apportent plus avec eux qu’un discours politique sur la sécurité et l’intégration. Il s’agit de familles, de jeunes enfants ou de jeunes adultes qui mettent tout en jeu pour vivre une vie digne avec des chances égales. La forteresse Europe refuse cette opportunité et s’assure que les gens n’ont pas de routes de migration sûres à choisir avec sa politique d’asile dissuasive.
Les noms et les histoires seront lus à nouveau l’année prochaine. D’ici là, nous espérons que la liste ne s’allongera pas davantage.
Un certain nombre de performances artistiques locales ont accompagné l’action les nommer par leur nom
En coopération avec Alarm Phone Suisse et le Maxim Theater Zurich, Seebrücke a fait venir de Berlin en Suisse le théâtre documentaire “Monologues Méditerranéens”. Fournissant un cadre à la campagne, il a été joué quatre fois au total, à Zurich, Berne, Lucerne et Saint-Gall. Les “Monologues Méditerranéens” racontent l’histoire de Naomie, originaire du Cameroun, et de Yassin, originaire de Libye, de la résistance politique, d’un bateau en route pour l’Europe. Les textes ont été créés textuellement à partir d’entretiens de plusieurs heures et sont interprétés avec un accompagnement musical.
Il n’est pas facile d’écouter pendant près de deux heures quatre personnes décrire les peurs, les désirs et les espoirs humains. Mais cette représentation théâtrale vous oblige à rester assis et à vous intéresser au sujet. Le résultat final est une soirée émouvante, avec un grand jeu d’acteur et de nouvelles pistes de réflexion pour un droit d’arriver à bon port.
En collaboration avec les églises catholique et réformée et le Solinetz Luzern, les noms de tous les décédés et les circonstances de leur mort ont été lus pendant 24 heures. Parallèlement à la lecture des noms, les participants ont écrit ce qui avait été lu sur des bandes de tissu blanc et les ont accrochées à une construction en bois devant l’église.
En outre, Damian Meyer, en collaboration avec de jeunes artistes, a créé des sculptures commémoratives en bois qui traitent du déplacement et de la fuite, mais aussi de l’arrivée et de l’espoir.
En collaboration avec Sea Eye, une installation de tentes et d’affiches (#NowYouSeeMeMoria) a été créée sur la place fédérale pendant le week-end de l’action, attirant l’attention sur la situation des camps grecs et appelant à leur évacuation immédiate. Quatre petites et grandes tentes se sont dressées devant la place fédérale, envoyant un signal clair au Conseil national et à la Conseillère fédérale Karin Keller-Sutter.
Environ 60 personnes et volontaires ont participé à l’action de cette année à Genève. Parmi eux, des représentants des organisations l’Association pour la Promotion des Droits Humains, Vivre Ensemble et le HCR. Des particuliers, comme Jean Ziegler, ont également lu à haute voix. Le vendredi après-midi, les visiteurs ont pu assister à un spectacle de flamenco. Pendant ces deux jours, les participants pouvaient écrire les histoires individuelles des décédé.e.s sur de petites papiers, qui étaient ensuite accrochées à une construction en bois.
Accompagnant la lecture des noms et des circonstances de la mort, les passants ont pu visiter la nouvelle exposition du Seebrücke. Le parcours thématique de migration décrit le voyage ardu du continent africain vers l’Europe. Au cours des différentes étapes, on présente les obstacles et les risques que les personnes doivent affronter pendant leur vol. L’exposition peut être consultée ici.
La carte politique sur laquelle nous présentons l’engagement des villes suisses en faveur d’une politique migratoire solidaire s’élargit chaque semaine. Nous recevons constamment de nouvelles propositions de groupes actifs dans toute la Suisse. Nous recevons également des nouvelles de la campagne “500 personnes pour les communautés en Argovie”. Il s’agit d’une voix forte de la société civile qui exige une politique migratoire humaine en Suisse.
La mer Méditerranée est un mémorial de la politique européenne et suisse d’isolement des populations. Plus de 44 000 personnes y sont mortes depuis 1993 en tentant de fuir vers l’Europe. La plupart d’entre eux se sont noyés. Aujourd’hui, à Saint-Gall, les noms et les histoires des personnes décédées ont été lus à haute voix dans le cadre de l’action “les nommer par leur nom”. Les noms étaient également inscrits sur des bandes de tissu et accrochés sur la façade extérieure de l’église de St. Laurenzen.
SEEBRÜCKE Suisse a profité de l’action d’aujourd’hui à Saint-Gall pour écrire aux 73 communes du canton. Cela correspond à toutes les communes politiques de Saint-Gall qui n’ont pas encore pris de position publique. Les municipalités de Buchs, Sevelen, Wil et la ville de Saint-Gall ont déjà envoyé un signal politique contre la politique d’asile inhumaine.
La lettre d’aujourd’hui a été adressée aux administrations municipales respectives et leur demande de déclarer leur solidarité avec les personnes en situation de fuite dans un premier temps. Cette déclaration publique de solidarité peut être suivie d’autres mesures concrètes d’action, telles que la demande concrète d’un accueil supplémentaire de réfugié.e.s auprès du gouvernement fédéral.
Dans le but d’augmenter la pression de la base sur le gouvernement fédéral et la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter par l’intermédiaire des municipalités, SEEBRÜCKE Suisse a envoyé la lettre suivante :
“Am 20. Juni ist Weltflüchtlingstag. In der Stadt St. Gallen organisieren zahlreiche Organisationen, darunter die katholischen und reformierten Kirchen, den Aktionstag “Beim Namen nennen”. Seit 1993 sind über 40’000 Menschen auf der Flucht über das Mittelmeer verstorben. Die Namen und Geschichten dieser Menschen werden heute während 24 Stunden in der Kirche St. Laurenzen vorgelesen. Wir möchten diesem Gedenken politisches Handeln folgen lassen.
Jeden Tag sterben Menschen im Mittelmeer, gleichzeitig werden NGOs bei der Seenotrettung behindert und müssen teilweise wochenlang mit geflüchteten Menschen an Bord vor den Küsten Europas warten. Die Schweiz verfügt über die nötige Erfahrung und Infrastruktur, um vulnerable Personen aufzunehmen und deren Asylantrag zu prüfen. Um das weitere Sterben tausender Menschen zu verhindern, ist ein schnelles Handeln unabdingbar.
Die SEEBRÜCKE setzt sich dafür ein, dass Menschen, die fliehen mussten, einen Ort zum Ankommen finden – einen Sicheren Hafen. Das könnte Ihre Gemeinde werden. Aus unserer Sicht sollten die Städte stärker Einfluss auf migrationspolitische Fragen nehmen und sich klar positionieren. Erklären Sie sich solidarisch mit Menschen auf der Flucht? Das ist ein wertvolles politisches Zeichen, auf das konkrete solidarische Handlungen folgen können.
Wir fordern Ihre Gemeinde auf, sich zum Sicheren Hafen zu erklären.
Zu einem Sicheren Hafen gehört, dass die Gemeinde:
Öffentliche Solidaritätserklärung
1. sich mit Menschen auf der Flucht und den Zielen der SEEBRÜCKE solidarisch erklärt.Aktive Unterstützung der Seenotrettung
2. sich öffentlich gegen die Kriminalisierung der Seenotrettung auf dem Mittelmeer positioniert und diese aktiv unterstützt sowie die Patenschaft und finanzielle Unterstützung für ein ziviles Seenotrettungsschiff übernimmt bzw. sich daran beteiligt.Aufnahme zusätzlich zur Quote
3. die schnelle und unkomplizierte Aufnahme und Unterbringung von aus Seenot geretteten Menschen und Menschen aus den griechischen Lagern zusätzlich zur Verteilungsquote von Schutzsuchenden sicherstellt. Konkret erklärt sich die Gemeinde bereit, eine selbst gewählte, verbindliche Anzahl an geflüchteten Menschen, beispielsweise von einem zivilen Seenotrettungsboot oder aus einem griechischen Lager, ähnlich eines Relocation-Programms, direkt aufzunehmen und unterzubringen. Diese Aufnahme geschieht zusätzlich zur Verteilungsquote Asylsuchender. Hierzu wird ein Einvernehmen mit dem Eidgenössischen Departement des Innern und dem Amt für Migration hergestellt.Aufnahmeprogramme unterstützen
4. sich gegenüber dem Bund für die Einrichtung neuer bzw. die deutliche Ausweitung bestehender Programme zur legalen Aufnahme von Flüchtenden einsetzt und dazu selbst zusätzliche Aufnahmeplätze anbietet.Kommunales Ankommen gewährleisten
5. für ein langfristiges Ankommen sorgt, indem alle notwendigen Ressourcen für eine menschenwürdige Versorgung, insbesondere in den Bereichen Wohnen, medizinische Versorgung und Bildung, zur Verfügung gestellt werden.Nationale und europäische Vernetzung
6. sich auf regionaler, nationaler und europäischer Ebene aktiv für die Umsetzung der oben genannten Punkte einsetzt.Bündnis Sichere Häfen
7. sich für ein Bündnis aller Sicheren Häfen in Europa zur aktiven Gestaltung einer menschenrechtskonformen europäischen Migrationspolitik einsetzt.Transparenz
8. alle unternommenen Handlungen zeitnah und fortlaufend veröffentlicht, mit denen die Gemeindzu einem Sicheren Hafen wird.Der Weg zu einem Sicheren Hafen ist für uns ein Prozess, der sich über einen längeren Zeitraum erstrecken kann. Der entscheidende erste Schritt ist die öffentliche Solidaritätsbekundung. Ihre Gemeinde setzt damit ein wichtiges politisches Zeichen. Sie macht damit auf die humanitäre Notlage aufmerksam, von der nicht länger die Augen verschlossen werden können.
Bitte traktandieren Sie diesen Antrag an der nächsten Gemeinderatssitzung und teilen Sie uns mit, ob Sie unserem Begehren zustimmen. Wir zählen auf die Solidarität unserer Exekutive und freuen uns auf den Bescheid. Natürlich stehen wir Ihnen gerne auch für ein Gespräch zur Verfügung.
Mit freundlichen Grüssen
Seebrücke Schweiz”
Le Conseil cantonal de Genève a accepté une motion de 17 politiciens promettant d’accueillir 20 familles du camp temporaire de Kara Tepe à Lesbos. Kara Tepe a été construit après l’incendie du camp original de Moria, début septembre, et abrite toujours 10 000 personnes dans des conditions inhumaines.
La motion, intitulée “proposition de motion pour l’accueil à titre humanitaire de familles de réfugiés vivant dans le camp de Kara Tepe sur l’île de Lesbos”, prévoyait initialement l’accueil de dix familles au maximum. Cependant, après que la motion ait été déclarée urgente, le texte a également été modifié. Finalement, le nouveau texte et l’admission de 20 familles ont été approuvés par 52 voix contre 43.
Bien que de nombreuses villes et communes de Suisse aient manifesté leur solidarité avec les réfugiés de Moria, cela n’a pas encore été suivi de nombreuses actions. Le gouvernement fédéral reste discret et, à part l’accueil de quelques enfants et jeunes, dont la plupart avaient déjà des liens familiaux en Suisse, nous n’avons pas encore vu d’action active et encore moins humanitaire.
La Suisse n’a jamais accueilli aussi peu de réfugiés que ces derniers mois. Compte tenu de la pandémie actuelle, c’est consternant. La situation actuelle de pandémie ne doit pas être la raison de nous refuser de voir ce qui se passe dans Lesbos et aux frontières extérieures de l’Europe !
Avec cette initiative, Genève a montré une fois de plus combien il est important de maintenir la pression sur le gouvernement fédéral. Les villes et communes suisses doivent faire de même, car c’est le seul moyen de garantir que le droit fondamental d’asile ne soit pas complètement déshumanisé et que la Suisse mette fin à sa politique migratoire restrictive.
Environ 7 000 personnes vivent encore dans le nouveau camp de Lesbos. Dans des tentes non chauffées et non résistantes à l’hiver, directement au bord de la mer, exposées aux intempéries. Les conditions se sont encore détériorées par rapport au camp de Moria, qui a brûlé en septembre. La situation constitue une charge physique et psychologique inacceptable pour les personnes qui y sont hébergées.
Avec la campagne “500 personnes pour les municipalités d’Argovie”, l’association Netzwerk Asyl Aargau fait campagne pour que les municipalités et les villes augmentent volontairement leur quota de personnes qu’elles peuvent accueillir. Cela donne la possibilité de créer les capacités nécessaires dans les cantons et d’enregistrer des “espaces libres” auprès de la Confédération pour l’accueil des personnes issues de ces camps précaires. De nombreuses communes ont déjà donné des échos positifs.
Aarau, Baden, Brugg, Laufenburg, Lenzburg et Windisch ont fait part à la Confédération de leur volonté d’accueillir dans leurs communes des personnes originaires de Moria pour des raisons humanitaires. Ils sont prêts à entamer des discussions avec la Confédération et le canton et à travailler ensemble pour trouver des solutions pour l’accueil communal futur.
Malgré le grand nombre de réponses positives à la demande de l’association Netzwerk Asyl Aargau, certaines municipalités ont encore des réserves sur la campagne. Il s’agit notamment de Wohlen, Ennetbaden et Wettingen. Bien qu’ils reconnaissent eux aussi la détresse des personnes vivant dans les camps grecs, ils rejettent la demande en raison d’un certain nombre de préoccupations administratives différentes.
Compétences fédérale et cantonale
Une des raisons de cette réserve est la séparation claire des compétences du gouvernement fédéral et des municipalités. Afin de ne pas dépasser ces compétences, les communes veulent s’abstenir d’exercer une pression communale sur le gouvernement fédéral. Néanmoins, dans certains cas, il est expressément ajouté qu’ils seraient prêts à accueillir des réfugiés et disposeraient également de capacités d’hébergement, mais qu’ils ne les mettraient à disposition qu’après avoir reçu une demande correspondante du canton.
Charge financière
En outre, de nombreuses municipalités ne savent toujours pas exactement à combien s’élèvent les coûts de prise en charge des personnes supplémentaires. On indique des montants très différents qui devraient être collectés. Il est également fait référence à la voie procédurale : Les municipalités ne pourraient pas s’engager à une admission sans que le budget correspondant soit officiellement approuvé ailleurs.
Exécution des tâches
De nombreuses communes déclarent qu’elles prennent déjà en charge un nombre de réfugiés nettement supérieur à celui qu’elles devraient prendre en charge selon la clé cantonale. Cet aspect montre aussi qu’elles sont prêtes à assumer des responsabilités dans le système d’asile suisse, mais qu’elles attendent aussi cela des autres communes.
Facilités d’hébergement
Dans certains cas, le manque de logement est cité comme motif de refus. Cet aspect n’est souvent qu’un instantané dans de nombreuses municipalités. L’évolution des besoins en espace pendant la pandémie de Covid, en particulier, a montré que dans de nombreux endroits, il est possible de mettre à disposition des logements supplémentaires à court terme.
Chez SEEBRÜCKE Suisse, nous aimerions savoir si ces raisons ont été prétexte à la décision ou si elles ont été réellement décisives et nous demandons donc au gouvernement fédéral de cesser de bloquer la voie à l’accueil communal des personnes en fuite.
La campagne n’est pas encore terminée. Dans douze municipalités, une réponse à la demande du Netzwerk Asyl Aargau est toujours en attente. Afin de continuer à renforcer la pression de la base et la solidarité des municipalités, tout soutien à la campagne est le bienvenu. Que ce soit à travers les médias, les actions ou les lettres, soyez créatifs !
Après que dix grandes villes suisses se soient déjà déclarées prêtes à accueillir des réfugiés dans les camps des îles grecques au cours des derniers mois face à la catastrophe humanitaire, de plus en plus de petites villes et de villages se déclarent maintenant également prêts à accueillir des réfugiés. Cela augmente la pression sur la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter, qui bloque l’accueil des réfugiés par les villes au niveau fédéral. Les conditions juridiques pour cela sont déjà en place.
Dans une première vague de réactions positives, six villes ont déclaré publiquement leur volonté d’accueillir des réfugiés et l’ont communiquée au Conseil fédéral :
Wohlen (BE) : La municipalité de Wohlen a écrit au SEM pour lui demander d’intensifier de manière significative l’aide suburbaine, et en particulier l’accueil sans complications des réfugiés vulnérables du camp incendié de Moria, compte tenu de la situation humanitaire à Lesbos. En même temps, la communauté offre, dans les limites de ses possibilités, à la fois un soutien financier pour l’aide locale et un soutien sous forme d’hébergement et de soins dans la communauté.
Sevelen (SG) : La municipalité de Sevelen est prête à accueillir et à s’occuper d’une famille en plus des réfugiés déjà affectés.
Arlesheim (BL) : Le conseil municipal soutient la demande des pétitionnaires et a confirmé sa volonté d’accepter cinq personnes supplémentaires d’un campement sur une île grecque. Le canton a été informé de cette volonté.
Baden (AG) : La ville de Baden est prête à envisager des admissions supplémentaires si le gouvernement fédéral et le canton créent les conditions légales. Cette information a été communiquée à la Confédération par le biais de l’Initiative des villes pour la politique sociale.
Penthalaz (VD) : La municipalité de Penthalaz attend de la Suisse qu’elle accueille de manière adéquate les personnes venant des camps grecs afin de réduire la situation d’urgence qui y règne et se déclare prête à accueillir elle-même des familles.
La ville de Lausanne (VD) a de nouveau exprimé sa volonté d’accueillir des personnes et ses efforts pour travailler à une solution au niveau fédéral. La ville espère coopérer avec les autres villes d’accueil
Une pétition a été envoyée aux villes, qui pourrait continuer à être utilisée pour augmenter encore le nombre de villes désireuses d’accueillir des familles et le rendre visible.
L’appel de Evacuer Maintenant demande instamment au Conseil fédéral et au Parlament de faire venir en Suisse le plus grand nombre possible de réfugié-e-s de la mer Egeé. Avec près de 40’000 personnes, qui soutiennent cet appel, il a rencontré un écho populaire important. Maintenant, le Conseil administratif de la ville de Vernier a décidé de soutenir l’appel dans sa séance du 23 juin 2020 à l’instar d’autres villes suisses, comme la ville de Berne.
La Suisse et l’Europe ont leur part de responsabilité dans la tragédie dans les camps de réfugié-e-s en Grèce. C’est une conséquence prévisible de l’échec du système de Dublin et de de l’accord migratoire entre l’Europe et la Turquie. C’est pourquoi, nous apprécierions beaucoup le soutien de la ville de Vernier. L’évacuation des ces camps est une nécessité pour éviter une tragédie humaine.