SEEBRÜCKE Suisse a saisi l’occasion de l’action “les nommer par leur nom” le 19 juin 2021 à Lucerne pour écrire aux 156 communes de Suisse centrale qui n’ont pas encore pris position publiquement. Les municipalités de Kriens et de Lucerne ont déjà envoyé un signal politique contre la politique d’asile inhumaine.
La lettre a été adressée aux administrations municipales respectives et leur demande de déclarer leur solidarité avec les personnes en fuite dans un premier temps. Cette déclaration publique de solidarité peut être suivie d’autres mesures concrètes d’action, comme la prise en compte de la demande concrète d’admission supplémentaire des personnes qui ont fui auprès du gouvernement fédéral.
Voici les réponses des municipalités de la Suisse centrale :
Canton de Nidwald
- La municipalité d’Ennetbürgen déclare qu’elle n’a pas “les capacités nécessaires pour accueillir et héberger rapidement et sans complication les personnes sauvées de la détresse en mer” et renvoie à la responsabilité cantonale.
- “Le conseil municipal de Stansstad est d’avis qu’il existe déjà des instances et des capacités compétentes dans ce domaine, tant au niveau fédéral que cantonal.” En outre, la municipalité ne dispose pas des ressources humaines et financières nécessaires pour donner suite à la demande et la rejette.
- La municipalité de Stans rejette la demande en se référant aux responsabilités ainsi qu’au manque de ressources en personnel pour la prise en charge des personnes admises.
- Dallenwil ne répond pas à cette demande dans sa réponse. Le conseil municipal refuse le paiement d’une contribution municipale à Seebrücke.
- La commune d’Emmetten déclare ne pas pouvoir répondre à la demande en raison du manque de compétences de la commune.
- La commune de Wolfenschiessen renvoie au canton. Elle ne peut pas répondre à la demande.
- La commune d’Ennetmoos estime qu’il n’est ni opportun ni légitime que le conseil communal d’Ennetmoos s’exprime directement sur des questions nationales, voire qu’il accueille des réfugié.e.s au mépris de ses compétences.
Canton de Lucerne
- La municipalité d’Escholzmatt-Marbach rejette la déclaration de solidarité car elle est “associée à de nombreuses conditions et obligations” et donc à “un effort organisationnel et financier inconnu”.
- “Le conseil municipal d’Entlebuch s’abstient de faire une déclaration publique de solidarité en tant que refuge”. Il n’en donne pas les raisons.
- “Le conseil communautaire de Grosswangen ne soutient pas cette demande de port sûr.” Il ne donne aucune raison à cela.
- Le conseil de la paroisse de Neuenkirch s’oppose à la campagne “conformément à la position du canton de Lucerne”.
- Le conseil municipal de Werthenstein “a décidé de rejeter [la] demande”. Elle n’en donne pas les raisons.
- La commune de Sempach rejette la demande car “les conditions et obligations qui en découlent […] ne peuvent être supportées”. La municipalité reconnaît en principe la préoccupation de Seebrücke Schweiz et s’engage “avec une contribution de solidarité unique de 1 000 CHF”.
- Dans sa réponse, la commune de Rothenburg se réfère uniquement à l’aspect financier de la demande et refuse un soutien.
- La commune d’Eich a décidé de “renoncer à sa participation”.
- La commune de Sursee indique qu’elle prend déjà en charge beaucoup plus de personnes ayant fui leur pays que les communes voisines. Elle ne peut donc pas s’engager davantage. Il existe de nombreuses offres dans la commune pour les personnes prises en charge.
- La commune de Romoos rejette la demande : “Même si le fait que des personnes doivent mourir chaque jour en Méditerranée est terrible, les possibilités d’une petite commune de l’Entlebuch sont étroites. Le conseil communal ne voit aucune possibilité d’intervention. Il estime également que l’effet d’un signal à la Confédération ne serait pas efficace et y renonce donc”.
- La commune d’Udligenswil ne répond pas à la demande et renvoie à son engagement déjà existant.
- La commune de Ruswil voit dans notre demande en premier lieu une demande de soutien financier, qu’elle refuse. Elle estime que la responsabilité incombe à la Confédération.
- Le conseil communal de Nottwil “souhaite renoncer à une prise de position claire et ne pas adopter une attitude d’opposition à la politique migratoire de la Suisse”.
- La commune de Dierikon fait état de “pertes fiscales de plus de 30%” au cours des dernières années. Comme le conseil communal a été chargé de “prendre des mesures d’économie radicales et de vérifier la nécessité de toutes les dépenses”, il est renoncé à “la déclaration de solidarité et au soutien actif du sauvetage en mer”.
- La commune de Hasle rejette la demande sans justification.
Canton d’Uri
- La municipalité de Sisikon déclare qu’elle “n’a pas d’orientation politique au sein du conseil municipal” et ne souhaite donc pas prendre position. En outre, la municipalité ne pouvait pas soutenir la demande en raison de sa taille et de sa situation financière.
- La municipalité d’Erstfeld rejette la campagne en se référant à la responsabilité du SEM.
- La commune de Flüelen ne se considère pas non plus comme responsable, mais renvoie à la responsabilité du canton d’Uri.
- Spiringen refuse “de commenter les questions politiques d’importance nationale ou même internationale”.
- Bürglen n’a “aucun intérêt” à devenir un Port Sûr, car la commune s’en tient aux réglementations cantonales.
- La commune de Gurtnellen ne répond pas à la demande et renvoie au canton.
- La commune de Seedorf rejette la demande. Elle renvoie à la compétence du canton, qui se concerte avec les communes.
- La commune de Seelisberg estime que la Confédération et le canton ont une responsabilité et ne souhaite pas “adopter une attitude d’opposition à la politique migratoire suisse”.
Canton de Zoug
- La municipalité d’Oberägeri déclare qu’elle est déjà “régulièrement impliquée dans divers projets en Suisse et à l’étranger” et ne voit donc pas la nécessité de prendre de nouvelles mesures.
- La commune de Baar “reconnaît la situation d’urgence humanitaire et soutient chaque année diverses organisations en Suisse et à l’étranger pour la protection et les soins des personnes en détresse”. La demande de la Seebrücke est toutefois rejetée.
- La commune de Hünenberg considère la “politique d’asile et des réfugiés comme une tâche nationale, voire internationale”. Elle refuse d’accueillir des personnes ayant fui leur pays au-delà de la réglementation existante.
- La commune de Cham rejette la demande, mais indique qu’elle a d’espace pour accueillir des personnes dans l’avenir.
- La commune de Walchwil ne souhaite pas prendre d’engagements qui “dépassent les compétences communales et ne sont pas possibles en l’état sans l’accord de la Confédération”.
Canton de Schwyz
- La municipalité d’Altendorf souhaite s’en tenir au système existant et ne pas devenir active.
- La commune de Steinen voit son engagement principalement dans l’intégration des personnes qui lui sont attribuées par le gouvernement fédéral.
- La municipalité de Lauerz se considère comme une “petite municipalité rurale […] extraordinairement limitée, en particulier dans le domaine du logement” et rejette donc la déclaration de zone de sécurité.
- La commune d’Arth souhaite que cette préoccupation soit adressée à la Confédération ou au canton, qui collaborera ensuite avec les communes pour trouver des solutions uniformes.
- La municipalité de Morschach renonce à prendre des mesures, car elle “remplit déjà pleinement ses obligations dans le cadre des exigences cantonales”.
- La municipalité de Schwyz refuse de soutenir la campagne avec des mots aimables : “Nous déclarons notre solidarité avec les objectifs de Seebrücke Schweiz en nous opposant à la criminalisation du sauvetage en mer sur la Méditerranée.” Cependant, a-t-il dit, on ne dispose pas de ressources suffisantes pour accueillir davantage de personnes en fuite.
- En raison de sa taille, la commune d’Innerthal estime que la demande du Seebrücke n’est “pas pertinente” en soi.
- La commune de Sattel renvoie à son engagement actuel : “Pour le conseil communal, il est important que les requérants d’asile bénéficient de la meilleure intégration économique et sociale possible. C’est avec plaisir que le conseil communal s’engagera activement dans ce sens à l’avenir également – il renonce toutefois à une déclaration officielle de “port sûr””.
- La commune d’Oberiberg déplore que les personnes en fuite prises en charge dans la commune la quittent souvent après avoir obtenu un permis de séjour, ce qui “occasionne régulièrement des frais et des dépenses inutiles [pour la commune]. Avec l’argent ainsi dépensé inutilement, on pourrait certainement aider d’autres personnes dans le besoin […]”. En se référant à la compétence de la Confédération, la commune rejette la demande.
- La commune de Gersau répond qu’elle ne prendra pas position ou ne s’engagera pas en faveur de notre demande. La responsabilité incombe à la Confédération.
- La commune d’Ingenbohl rejette la demande de “port sûr” sans justification.
Nous ajouterons les réponses ici dès que nous aurons reçu les réactions des municipalités.
Nous sommes également toujours en contact avec eux.