La Journée mondiale des réfugié.e.s a lieu le 20 juin au niveau international. A l’occasion de cette journée, diverses organisations d’Eglise et de la société civile ont lancé l’action Les nommer par leur nom. Accompagnés de nombreuses actions locales, les noms et les histoires de tous ceux qui ont perdu la vie en essayant de rejoindre l’Europe seront lus autour de cette journée.
Au cours de ces heures, plus de 44 000 personnes seront commémorées. 44 000 personnes qui ont été enregistrées depuis 1993. Cependant, la tragédie en Méditerranée continue et se répète chaque jour. D’autre part et au-delà de la Méditerranée, seul un nombre abstrait des disparu.e.s et des décédé.e.s parvient au public.
L’action de cette année vise à nous rappeler une fois de plus que même les nombres abstraits sont des individus qui apportent plus avec eux qu’un discours politique sur la sécurité et l’intégration. Il s’agit de familles, de jeunes enfants ou de jeunes adultes qui mettent tout en jeu pour vivre une vie digne avec des chances égales. La forteresse Europe refuse cette opportunité et s’assure que les gens n’ont pas de routes de migration sûres à choisir avec sa politique d’asile dissuasive.
Les noms et les histoires seront lus à nouveau l’année prochaine. D’ici là, nous espérons que la liste ne s’allongera pas davantage.
Un certain nombre de performances artistiques locales ont accompagné l’action les nommer par leur nom
En coopération avec Alarm Phone Suisse et le Maxim Theater Zurich, Seebrücke a fait venir de Berlin en Suisse le théâtre documentaire “Monologues Méditerranéens”. Fournissant un cadre à la campagne, il a été joué quatre fois au total, à Zurich, Berne, Lucerne et Saint-Gall. Les “Monologues Méditerranéens” racontent l’histoire de Naomie, originaire du Cameroun, et de Yassin, originaire de Libye, de la résistance politique, d’un bateau en route pour l’Europe. Les textes ont été créés textuellement à partir d’entretiens de plusieurs heures et sont interprétés avec un accompagnement musical.
Il n’est pas facile d’écouter pendant près de deux heures quatre personnes décrire les peurs, les désirs et les espoirs humains. Mais cette représentation théâtrale vous oblige à rester assis et à vous intéresser au sujet. Le résultat final est une soirée émouvante, avec un grand jeu d’acteur et de nouvelles pistes de réflexion pour un droit d’arriver à bon port.
En collaboration avec les églises catholique et réformée et le Solinetz Luzern, les noms de tous les décédés et les circonstances de leur mort ont été lus pendant 24 heures. Parallèlement à la lecture des noms, les participants ont écrit ce qui avait été lu sur des bandes de tissu blanc et les ont accrochées à une construction en bois devant l’église.
En outre, Damian Meyer, en collaboration avec de jeunes artistes, a créé des sculptures commémoratives en bois qui traitent du déplacement et de la fuite, mais aussi de l’arrivée et de l’espoir.
En collaboration avec Sea Eye, une installation de tentes et d’affiches (#NowYouSeeMeMoria) a été créée sur la place fédérale pendant le week-end de l’action, attirant l’attention sur la situation des camps grecs et appelant à leur évacuation immédiate. Quatre petites et grandes tentes se sont dressées devant la place fédérale, envoyant un signal clair au Conseil national et à la Conseillère fédérale Karin Keller-Sutter.
Environ 60 personnes et volontaires ont participé à l’action de cette année à Genève. Parmi eux, des représentants des organisations l’Association pour la Promotion des Droits Humains, Vivre Ensemble et le HCR. Des particuliers, comme Jean Ziegler, ont également lu à haute voix. Le vendredi après-midi, les visiteurs ont pu assister à un spectacle de flamenco. Pendant ces deux jours, les participants pouvaient écrire les histoires individuelles des décédé.e.s sur de petites papiers, qui étaient ensuite accrochées à une construction en bois.
Accompagnant la lecture des noms et des circonstances de la mort, les passants ont pu visiter la nouvelle exposition du Seebrücke. Le parcours thématique de migration décrit le voyage ardu du continent africain vers l’Europe. Au cours des différentes étapes, on présente les obstacles et les risques que les personnes doivent affronter pendant leur vol. L’exposition peut être consultée ici.
L’appel de Evacuer Maintenant demande instamment au Conseil fédéral et au Parlament de faire venir en Suisse le plus grand nombre possible de réfugié-e-s de la mer Egeé. Avec près de 40’000 personnes, qui soutiennent cet appel, il a rencontré un écho populaire important. Maintenant, le Conseil administratif de la ville de Vernier a décidé de soutenir l’appel dans sa séance du 23 juin 2020 à l’instar d’autres villes suisses, comme la ville de Berne.
La Suisse et l’Europe ont leur part de responsabilité dans la tragédie dans les camps de réfugié-e-s en Grèce. C’est une conséquence prévisible de l’échec du système de Dublin et de de l’accord migratoire entre l’Europe et la Turquie. C’est pourquoi, nous apprécierions beaucoup le soutien de la ville de Vernier. L’évacuation des ces camps est une nécessité pour éviter une tragédie humaine.