Alors que la ville de Soleure a déjà confirmé à plusieurs reprises sa volonté d’accueillir des réfugiés supplémentaires, le canton est réticent. Il considère que la responsabilité incombe au gouvernement fédéral.
En mai 2020, Christof Schauwecker (Verts) a exigé dans une commission urgente que le gouvernement du canton de Soleure fasse pression sur le Conseil fédéral pour qu’il accueille un contingent de réfugiés des camps des îles grecques et les héberge dans le canton.
À cette époque, l’apparition de la pandémie de Corona avait encore aggravé la situation déjà précaire de milliers de personnes. En raison de l’exiguïté et du manque d’hygiène des camps, les gens étaient – et sont toujours – très exposés au virus. Pourtant, la Suisse n’avait accepté d’accueillir que 21 mineurs non accompagnés.
En mai 2020 déjà, le Conseil cantonal n’a pas jugé urgent de faire face à cette catastrophe imminente. Le conseil du gouvernement avait ensuite recommandé le rejet de l’ordonnance. Le Conseil cantonal l’a maintenant rejeté un an plus tard “à une large majorité”, comme il est dit dans la résolution. Comme souvent, il est fait référence à la responsabilité de la Confédération.
Pendant ce temps, la situation dans les camps grecs ne s’est pas du tout améliorée. En septembre dernier, le camp Moria à Lesbos a brûlé. Dans le nouveau camp rapidement construit sur la côte, les gens passaient l’hiver dans des tentes non chauffées et manquaient toujours de tout ce dont ils avaient besoin pour vivre. L’exposition avérée au plomb met en danger la santé des personnes qui y sont logées, notamment les enfants. La situation est similaire dans les autres îles. Dans le camp de Vial, à Chios, le corps d’un homme mort dans ces conditions précaires a été retrouvé la semaine dernière, dévoré par des souris.
Il est toujours urgent d’évacuer tous les camps.
Photo : Alea Horst