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Le SEEBRÜCKE dit NON le 15 mai !

1. April 2022
Nouvelles

Le 15 mai, la Suisse votera sur le référendum NoFrontex. Plus de 80 groupes de base ont réussi à faire en sorte que les médias et les partis se penchent avec plus d’insistance sur le thème des frontières extérieures de l’Europe au cours des prochains mois. Frontex, l’autorité européenne officielle pour la protection des frontières, est de plus en plus équipée depuis 2015. Le 15 mai, la Suisse votera sur le référendum NoFrontex. Plus de 80 groupes de base ont réussi à faire en sorte que les médias et les partis se penchent avec plus d’insistance sur le thème des frontières extérieures européennes au cours des prochains mois. Frontex, l’autorité européenne officielle pour la protection des frontières, est de plus en plus équipée depuis 2015. La décision du Conseil fédéral de l’automne 2021 accorde même à Frontex son propre personnel. Pourtant, on sait depuis longtemps que Frontex est impliquée dans des violations systématiques des droits de l’homme et du droit international.

Frontex est également active en Méditerranée, où la collaboration avec les soi-disant garde-côtes lybiens fait partie des tâches principales de l’agence. Nous avons résumé dans la position ci-dessous les raisons pour lesquelles le SEEBRÜCKE Suisse dit NON à Frontex le 15!

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Position du SEEBRÜCKE Suisse

Quel est notre problème avec Frontex ?

Plus de 44.000 personnes ont déjà perdu la vie en tentant d’atteindre la forteresse Europe. Malgré cela, l’Europe continue de s’accrocher à une politique brutale de fermeture à tout prix. Au lieu de dépenser ne serait-ce qu’un franc pour sauver les personnes en détresse en mer, l’agence de protection des frontières Frontex est militarisée et augmentée en termes de financement et de personnel. En 2022, l’UE mettra à la disposition de Frontex environ un demi-milliard d’euros, dont un tiers ira à la surveillance aérienne. Celle-ci est destinée à observer les groupes de personnes sur les côtes, dans les cachettes, dans les bateaux et les camps et à les tenir éloignés le plus tôt possible des frontières de l’UE. Cette surveillance vise à empêcher les personnes en quête de protection de demander l’asile dans l’UE. Cela se fait souvent par le biais de poussées illégales et violentes ou d’autres formes de violence physique et psychologique. Bien qu’il existe de nombreuses preuves et rapports sur ces pratiques brutales, rien n’a encore été entrepris par l’UE. Frontex est devenue le symbole du régime migratoire externalisé de l’Europe, qui a pris la décision active de poursuivre jour après jour un cloisonnement brutal et inhumain par des moyens militaires, en ignorant les normes et les droits internationaux, sans avoir à en répondre. Un armement supplémentaire de Frontex n’est pas la solution dont nous avons besoin ! Le financement de structures impunies et inhumaines ne doit plus être soutenu par l’État !

Le référendum et le rôle de la Suisse

En confiant la protection des frontières à des agences telles que Frontex, les Etats membres se déchargent sur des acteurs externes de la responsabilité des violences psychiques et physiques perpétuées à l’encontre des personnes en quête de protection. Sur la base d’une coopération européenne en matière de sécurité, tous les États membres de Schengen ont jusqu’à présent accepté et soutenu ce système sans hésitation – la Suisse en fait également partie. Ainsi, la Suisse participe à Frontex tant financièrement qu’en termes de personnel. Une contribution annuelle de 61 millions de francs a été accordée jusqu’en 2027, ce qui représente 5% du budget total de Frontex. En soutenant la politique de fermeture inhumaine de l’Europe, la Suisse est coresponsable des milliers de morts qui surviennent chaque année aux frontières extérieures de l’Europe. Le 15 mai 2022, nous aurons pour la première fois la possibilité d’exercer une influence par le bas sur le régime migratoire européen et de ne pas accepter de force les actes et décisions racistes.

En votant NON au financement de Frontex le 15 mai, les citoyens suisses peuvent donner un signal à l’échelle européenne contre Frontex et la politique européenne inhumaine de fermeture des frontières dont elle est devenue le symbole, pour montrer qu’une politique migratoire européenne plus humaine est possible et que le régime migratoire existant ne doit plus être accepté et ne le sera plus.
Un “non” met fin au récit selon lequel on ne peut rien faire en tant que pays isolé et constitue un point d’ancrage pour les personnes et les mouvements qui souhaitent changer fondamentalement le régime migratoire européen. La votation permet en outre une discussion publique critique, attendue depuis longtemps en Suisse, sur la politique européenne de fermeture raciste et sur le rôle que la Suisse y joue et qui est en grande partie ignoré par l’opinion publique. Il est toutefois essentiel que les personnes concernées par le régime migratoire, qui sont presque exclusivement exclues de la votation, obtiennent une plateforme adéquate dans le discours public.

Le Seebrücke dit NON le 15 mai

La militarisation et l’armement de Frontex sont utilisés à dessein pour rendre l’Europe encore plus inaccessible aux personnes en fuite. En finançant Frontex, la Suisse ne soutient donc pas seulement la violation systématique des droits humains, mais aussi un système de structures de violence inhérentes, incarnées par Frontex.

La Seebrücke dit donc NON à Frontex le 15 mai, car il faut au contraire…

… la fin du soutien personnel, financier et technique de toutes les opérations de Frontex et aucune nouvelle augmentation du budget de Frontex ou de nouveaux pouvoirs de l’agence de protection des frontières !

… une protection et des voies de fuite sûres pour toutes les personnes en fuite !

… un programme de sauvetage public européen !

… FERRIES NOT FRONTEX !