Soirée cinéma de solidarité suivie d’une discussion – Réalisation : Jana Stallein ; Documentaire ; GR/D 2020, version originale sous-titrée en allemand, 1h21 – les recettes sont reversées au Legal Centre Lesvos.
Des images de l’immense camp de réfugié.e.s de Lesbos, où vivent parfois plus de 15.000 personnes, quelques semaines seulement avant le grand incendie. Il y a une partie officielle et une partie non officielle, “Moria Jungle”, où des milliers de personnes vivent illégalement dans les oliveraies environnantes. A l’intérieur du camp, il y a une différence entre les organisations humanitaires sous lesquelles on est placé, apprend-on d’un habitant. Dans des tentes provisoires, l’allemand est enseigné par un jeune homme qui fuit l’Afghanistan pour la deuxième fois après avoir été expulsé. Les bénévoles des réfugié.e.s rencontrent ici des bénévoles de toute l’Europe pour se former mutuellement. Des traducteurs.euses également de faire comprendre les différences culturelles.
Dans SHAPES OF LESBOS, il est également question des habitant.e.s de Lesbos, l’économie et la vie sur l’île ne fonctionnant plus comme avant. Non seulement face à la masse des réfugiés, mais aussi face à l’armée de bénévoles. Là où il y avait au début une immense volonté d’aider, on trouve de la résignation face à la permanence de la situation. Partout, l’étroitesse, la limite des capacités, le surmenage. Entre les deux, des espaces impressionnants que les réfugié.e.s, comme la combattante d’arts martiaux Sohela, âgée de seize ans, se créent là où il n’y a pas vraiment de place.
La réalisatrice Jana Stallein s’est rendue sur place et tente d’illustrer différentes perspectives et points de vue. Entre les deux, des images de la plage avec les nombreux restes de la traversée, superposées sur le plan tonal à des extraits de reportages sur la politique européenne des réfugié.e.s. “Et puis quelqu’un.e me demande” raconte une jeune médecin après sa mission épuisante dans le camp de réfugiés de Moria “quand est-ce qu’il y aura à nouveau un conflit. La plupart des combats ont lieu après 22 heures, quand il n’y a plus personne pour aider”. (Stefanie Gaus)
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